Communiqué de presse
du mardi 25 mai 2004
Egalité des droits, un principe non-négociable
!
Louverture du débat public sur le mariage civil
des couples de même sexe est loccasion darguments
fallacieux qui ne peuvent convaincre ceux qui défendent
le principe constitutionnel de légalité des
droits.
Après avoir entendu largument dun débat
non prioritaire (Dominique Perben, Jacques Chirac), désormais
la nouvelle tendance dune homophobie moderne consiste à
introduire une notion de « relativisme » de légalité
des droits.
De Ségolène Royal à Jacques Chirac en passant
par Nicolas Sarkozy et Lionel Jospin, les prises de paroles et les
avis éclairés se multiplient et se défendent
dêtre homophobes tout en rejetant laccès
au mariage pour les couples de même sexe.
Lorsque Ségolène Royal déclare « Sil
sagit daméliorer un contrat civil pour une égalité
des droits (
), oui. Sil sagit dune confusion
des repères et dune provocation injustifiée
des convictions familiales et religieuses, non. », elle
prend prétexte dune confusion quelle seule introduit
en restreignant légalité des droits au seul
Pacs, ce qui revient à refuser daccorder aux lesbiennes,
gays, bis et trans un statut juridique au nom de
convictions
religieuses !
De même, Nicolas Sarkozy, tout en déclarant «
Je ne conteste nullement, en revanche, au couple homosexuel le
désir de durer, ou même laspiration à
être reconnu socialement », affirme « Dire
que le mariage peut sadapter au couple homosexuel est une
erreur ». Il entérine donc lexistence dune
catégorie de sous-citoyenNEs qui nont pas les mêmes
droits que les autres.
Enfin, Lionel Jospin sautorise la déclaration suivante
« Jentends parler dégalité des
droits (
) comme si le principe dégalité
des droits devait effacer toutes les différences ».
Loin de nous lidée deffacer toutes les différences.
Il ne sagit pas ici deffacer les différences,
mais deffacer les discriminations. La nuance est de taille
et Lionel Jospin ne saurait lignorer.
La notion de relativisme, utilisée par certains pour parler
des droits humains la démocratie et la liberté
dexpression nauraient pas le même sens dans
le pays du sud et les pays du nord sapplique désormais
aux gays, aux lesbiennes, aux bis et aux trans.
Tout en concédant des droits aux couples de même sexe,
ces arguments consistent à marteler que les couples homosexuels
valent moins que la seule forme dunion consacrée par
les institutions à travers le mariage, à savoir le
mariage pour le couple hétérosexuel.
Ces arguments ne diffèrent pas de ceux employés par
les défenseurs de la ségrégation raciale aux
Etats-Unis. Cette hiérarchisation nest que le reflet
de la stigmatisation et de la dépréciation sociale
dont les LGBT font les frais. Les arguments fondés sur lidée
de nature, sur la morale religieuse ou la différence des
sexes dissimulent mal le caractère homophobe de ces déclarations.
De même que le principe dégalité des
droits est galvaudé par ceux qui sy opposent, les notions
dhomophobie, de lesbophobie et de transphobie sont nuancées
et amoindries au point de perdre leur sens.
Légitimer la dépréciation sociale dont les
LGBT font lobjet, justifier leur sous-statut juridique,
invoquer une stérilité fantasmée (nen
déplaise à certains, les LGBT peuvent faire des
enfants, et ils en font !), de telles pratiques ont un nom : homophobie,
lesbophobie, transphobie.
Nous ne défendons quun seul principe, légalité
des droits de toutEs quels que soient le sexe, lidentité
de genre ou lorientation sexuelle. Ce principe est non-négociable,
il ne supporte aucune nuance ni relativisme, il est un préalable
requis à toute politique efficace de lutte contre les discriminations.
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Xavier : 06 03 85 64 09
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