Communiqué de presse
du mercredi 28 avril 2004
Le ministre semmêle
les pédales
Dans un entretien accordé au journal Le Figaro du
28-04, le ministre de la justice, Dominique Perben, prétend
que le mariage de couple du même sexe serait « contraire
à létat du droit ».
Dans le même temps, il indique préférer «
sintéresser à de vrais sujets comme la lutte
contre les discriminations et l'homophobie en particulier ».
Pourtant le projet de loi prévu pour juin condamnant les
propos et actes homophobes et lesbophobes ne prévoit pas
de traiter les aspects de la transphobie et du sexisme.
Rien détonnant cependant, après linquiétude
de D.Perben face à la féminisation de lEcole
nationale de la magistrature, en raison « des problèmes
spécifiques quont les femmes à concilier vie
professionnelle et vie personnelle » (Europe 1, 15 février
2003) ou lorsquil affirmait quil nétait
pas opportun de toucher au pacs (Libération, 7 janvier 2004),
refusant ainsi son amélioration, alors même que le
pacs a déjà été choisi par plus de 200
000 françaisEs.
Malgré de brillantes études, notre cher Ministre
semble oublier le sens de la notion de discrimination. En effet,
son refus du mariage des couples de même sexe constitue une
discrimination homophobe. Il paraît évident pour tout
le monde que refuser à un couple mixte de se marier comme
cétait le cas avant 1848 constitue une discrimination
raciste. Comment peut on donc aujourdhui prétendre
être contre lhomophobie tout en voulant maintenir un
statut inférieur aux couples gays et lesbiens ?
Comment un ministre de la Justice peut-il justifier au 21e siècle
une inégalité de droit entre citoyenNEs, en raison
de lorientation sexuelle ou de lidentité de
genre ?
Les arguments en faveur du respect de la tradition sonnent dautant
plus douloureusement à nos oreilles quils renvoient
à ceux utilisés au siècle dernier pour justifier
la situation des femmes en France ou encore la ségrégation
des noirs aux Etats-Unis.
Les associations LGBT ont depuis fort longtemps inscrit dans leurs
chartes la nécessité dobtenir une stricte et
entière égalité des droits entre touTEs les
citoyenNEs, quelles que soient leur orientation sexuelle ou identité
de genre. Aussi, la volonté du ministre de chercher à
opposer les unes aux autres est fallacieuse et cache mal lembarras
réel du gouvernement à prendre des mesures.
Encore une fois, la question fondamentale reste celle de légalité
des droits. Tant que subsisteront ces discriminations légales,
les lesbophobes, transphobes et homophobes se sentiront légitimés
dans leurs actes de violences quotidiennes, parfois meurtriers.
Nous souhaitons que lensemble des forces politiques, syndicales
et associatives interviennent et fassent connaître leur position
sur cette question. A quelques semaines des élections européennes,
au-delà des aspects juridiques, nous rappelons que le Parlement
européen a plusieurs fois adopté des rapports préconisant
à tous les Etats membres dadopter des législations
mettant fin à lensemble des discriminations, y compris
en matière de mariage et de parentalité.
Aujourdhui, nous ne voulons plus de paroles rassurantes mais
des actes concrets.
Contact presse : Xavier Prieur 06 03 85 64 09
Catherine Oh 06 61 94 33 61
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